"Marcher, méditer dans le grand Sahara", thème du stage de Yoga en Mauritanie
Vers Chinguetti, Ouadane, Oualata...
Quitter les murs de la vie sédentaire qui "amollit le cœur et l'âme" pour aller vivre en symbiose avec l'espace et le vent à la recherche du calme.
Dans le désert, les départs ressemblent plutôt à un retour aux sources.
La vie errante est propice aux méditations, aux disciplines, au détachement, aux leçons de patience et d'humilité.
Les biens temporels ne sont que le terrain nourricier des moissons de l'esprit...
Un territoire sans frontières
Un horizon individuel et collectif de mémoire et d'existence, tel est le désert. Les traces dans le sable racontent des histoires d'échange et de partage. La pensée y chemine. Ce paysage sans frontières nous révèle le territoire que l'on porte en nous où chacun peut rentrer. Ici, et ici seulement, au cœur d'une solidarité inhérente aux conditions mêmes d'une vie dépouillée du superflu, on peut faire l'expérience d'une liberté impossible ailleurs.
S'adapter : un art de vie
Ce qui n'est pas de première nécessité encombre. De gré ou de force, le désert enseigne l'art de la mesure par le renoncement. On y vit léger et on déménage en deux heures, le temps de seller des montures et de charger trois chameaux de bagage. Dans les dunes du grand Sahara, la vie, pour subsister, nécessite un certain mourir à soi-même et à sa personnalité.
Le temps dissous dans l'espace
Le rien et le tout. L'aveuglement et la contemplation. L'horizon courbe comme en haute mer. Lieu sur terre où se devance la caresse de l'éternité. Le désert fascine. Il est l'autre monde. L'envers de soi qui prend à contre-pied tous les endroits. Si au désert, on est privé de tout par définition, chaque détail acquiert une signification et une expression extraordinaires à cause "du superflu rongé par la lumière". (Françoise Benassis, Le goût des déserts)
L'extrême intimité
Il faut avoir partagé le thé auprès du feu, le soir, et avoir dormi entre deux dunes (afin de se protéger du vent froid de la nuit...) sous les étoiles, pour éprouver cette joie profonde et cette plénitude que le désert apporte à ses arpenteurs. Dans ses immenses étendues, l'homme apprend à vivre sa solitude fondamentale en relation étroite avec l'autre.
Amitiés
Un lien indissoluble et éminemment discret s'est tissé entre les vies de ces compagnons de voyage. Cette expérience porte des noms: Salek, Abdoul, Claudia, Olivia, Isabel, Catherine, Craig, Lina (le photographe). Difficile de dire ce qui appartient à l'émerveillement engendré par la nature et ce qui appartient aux petites mais grandes "créations" de chacun. Difficile, et pourtant vrai.